Arrêtons de subventionner la pêche!
L'Europe connaît actuellement une des crises économiques les plus sévères de son histoire. En ces temps de coupes budgétaires, il est fondamental, aujourd'hui plus que jamais, que l'argent public soit bien dépensé, c'est- -dire de manière rationnelle, efficace et pour le bénéfice du plus grand nombre. Vestiges d'une époque où l'argent semblait couler flot, les subventions publiques la pêche, largement décriées aujourd'hui, sont un exemple de gestion hasardeuse ignorant les principes même du développement durable. La plupart des scientifiques reconnaissent d'ailleurs eux-mêmes que le maintien de ces aides financières serait un anachronisme inconcevable au XXIe siècle.
Des décennies d'investissements massifs ont créé une flotte européenne démesurée, ayant la capacité de capturer deux trois fois plus de poissons que ce que les océans peuvent durablement produire. La vaste majorité de ces flottes peine pourtant survivre, malgré les millions d'euros de subventions publiques dépensés par les gouvernements européens. Ces derniers ont ainsi encouragé la surexploitation des ressources marines et détruit des écosystèmes entiers, restant indifférents au principe de précaution, un concept pourtant centra la gestion durable des pêches.
L'argent public a été dépensé d'un côté pour construire et moderniser de nombreux navires, et de l'autre pour diminuer le nombre de bateaux en détruisant d'autres navires, dont certains ne pêchaient plus depuis des années. Cette politique absurde a finalement quand même permis aux bateaux de pêcher plus -plus longtemps, plus loin, plus intensément, et plus souvent- et ce moindre coût, si ce n'est celui payé par la société d'aujourd'hui et de demain.
En 2011, la Commission européenne a souhaité mettre fin cette hémorragie financière qui visait résoudre le problème de la surcapacité de la flotte coup de subventions, et elle a proposé d'éliminer les aides (...)